Père Răzvan Andrei Ionescu, connu pour son travail à la croisée de la théologie orthodoxe et de la réflexion sur les sciences et les technologies contemporaines, a participé au nom du Centre Orthodoxe d’Etudes et de Recherches “Dumitru Stăniloae” de Paris, en tant que conférencier invité, à la IIᵉ Conférence internationale du journal Θεολογία, organisée par le Saint-Synode de l’Église de Grèce, qui s’est tenue à Thessalonique du 29 septembre au 1ᵉʳ octobre 2025 sur le thème : « Orthodox Theology and the ‘Ontology’ of Technology: Anthropological, Political, Economic, Social, and Cultural Consequences » en la présence de plusieurs figures majeures de la théologie orthodoxe contemporaine, parmi lesquelles des primats d’Églises orthodoxes, des métropolites, professeurs et chercheurs issus des universités de Thessalonique, d’Athènes, de Bucarest, de Sofia et de Paris, ainsi que le patriarche Bartolomé du Patriarcat œcuménique de Constantinople, le patriarche de la Bulgarie et des représentants du Patriarcat d’Alexandrie, du Patriarcat de Roumanie, et du Centre Orthodoxe du Patriarcat Œcuménique à Chambésy, tous engagés dans le dialogue entre théologie, culture et technologies contemporaines.
Sa communication, intitulée Toward a Deified or an Augmented Humanity? A Personal Choice with Existential Impact in an Era of Technology, proposait une lecture théologique du défi posé par l’« humanité augmentée ». Selon lui, la véritable réponse ecclésiale à la pression déshumanisante inspirée par la technologie réside dans un engagement personnel et existentiel vers la théosis — la déification de l’homme par la grâce. L’authentique perfection humaine ne s’accomplit pas par des artefacts extérieurs, mais par une transformation intérieure : dans l’ascèse, dans la fidélité aux commandements du Christ et dans l’ouverture à la Vie que Dieu Lui-même fait croître en nous. La plénitude humaine n’est donc pas une hypothèse intellectuelle, mais une réalité vécue, expérimentée par ceux qui cherchent Dieu et Le cultivent comme Vie.
Dans cette perspective, on met en garde contre les illusions de l’auto-divinisation technologique : ceux qui cherchent à se recréer par des prothèses techniques renoncent à la profondeur de la vie intérieure à laquelle ils sont appelés. Les technologies, observe-t-il, ne sont plus de simples outils, mais deviennent le milieu ontologique où l’homme façonne et subit en retour sa propre existence. Si elles peuvent assister l’être humain, elles le conditionnent aussi, orientant sa perception de lui-même et du monde. L’homme contemporain se trouve dès lors face à un choix crucial, aux conséquences spirituelles et éternelles : être déifié en accueillant l’accomplissement que Dieu offre, ou s’augmenter artificiellement, en se privant de la grâce qui seule transfigure son humanité.
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